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  1. De nombreuses recherchent suggèrent que le regard des enfants sur les différences qu’ils observent dans la classe est biaisé. Ils ont tendance à expliquer les écarts par des caractéristiques internes des personnes (comme leur intelligence ou leur motivation), plutôt que par des causes externes ou situationnelles (telles que les stéréotypes, les pratiques éducatives parentales).

    Ce biais (inherence bias) est dû à une combinaison de choses. Tout d’abord, il est favorisé par les propriétés du système cognitif, notamment le fonctionnement du système attentionnel et de la mémoire. Par exemple, comparés à des facteurs tels que l’origine sociale, les facteurs intrinsèques sont plus saillants et observables – ils viennent à l’esprit plus facilement et ils sont plus simples à mémoriser.

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    cette tendance est également renforcée par les caractéristiques du contexte culturel. Ainsi, en Europe et en Amérique du Nord, les individus sont plutôt perçus comme des entités autonomes, séparées, indépendantes les unes des autres. Par conséquent, les différences de comportements en général, et de réussite en particulier, y sont perçues comme le produit de caractéristiques individuelles, dégagées de l’influence du contexte social.

    Mais dans les contextes culturels où les gens sont considérés comme plus interdépendants et reliés, en Asie par exemple, les individus sont plus sensibles aux effets des facteurs situationnels sur le comportement.

    Les biais en faveur des explications internes sont également encouragés par les caractéristiques des salles de classe. En effet, dans une classe, les enfants ont généralement le même âge, le même enseignant, ils bénéficient généralement du même enseignement et réalisent les mêmes tâches.


    Cette apparente homogénéité de l’environnement de la classe, renforcée par la croyance dans l’égalité des chances, fait ressortir les différences de réussite, tout en détournant l’attention des contraintes externes qui peuvent agir sur les performances, comme les stéréotypes, les différences de temps et de ressources que les familles des enfants peuvent consacrer à leur aide.

    Enfin, les comportements et le langage des adultes peuvent renforcer par inadvertance ce biais. Par exemple, il n’est pas rare de donner des feedbacks sur les performances ou le comportement des élèves d’une façon qui met en évidence explicitement ou implicitement leurs caractéristiques personnelles. Utiliser des termes tels que « brillants » pour décrire les élèves très performants ou consoler les élèves en difficulté en disant, par exemple, que « tout le monde ne peut pas être bon en maths » peut accentuer cette tendance.

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    Interpréter sa difficulté ou sa moins bonne réussite comme le fait d’être moins intelligent amène les élèves à ressentir du stress et des pensées négatives, ce qui peut détériorer la motivation et la réussite.

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    Ensuite, il est important de déconstruire la croyance selon laquelle les différences de capacités seraient immuables, croyance aujourd’hui contredite par les recherches en psychologie et neurosciences. Par exemple, il est possible d’enseigner aux élèves que la difficulté est un élément nécessaire – mais temporaire – du processus d’apprentissage ou bien que les capacités sont malléables, et cela a des conséquences positives sur la réussite. Enfin, il est possible d’inciter les élèves à focaliser leur attention sur leur progression individuelle plutôt que sur la comparaison avec les autres, ou bien encore de favoriser des contextes mettant l’accent sur la coopération plutôt que sur la compétition.
    https://theconversation.com/comment-l...s-ecarts-de-reussite-en-classe-151402
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